Le vent racle les feuilles mortes
Sur les chemins crevés d’ornières
Par nos roues dans le même sillage
Les pages blanches encore de ce silence qui était mien
C’était du temps des ambulances
Sur la table rase, des miettes
Maintenant les mots prolifèrent
Et se bousculent au bout des touches
Comme un trop tard Big Bang
Une bombe à retardement
Mieux vaut tard que j’aimais
Sur l’échiquier du temps à 2h du mat là-bas
(quand je dis là-bas c’était hier)
J’ai roqué ma tour d’ivoire
Le Roi est mort, vive le Roi
Les nuits hallucinées se suivent et me ressemblent
Les mots me saignent, irrépressibles
Ce silence traduit enfin
Recto- reverso
C’est à ne plus rien comprendre
Incroyable, je ne sais plus me taire !
Et ça ne va même pas couper dans le tunnel
Et au bout du tunnel l’aube
Et le matin tôt, partout, c’est bien
Même ici
(quand je dis ici c’est demain)

 

Septembre 2011