La nuit bleu-néon des ponts
Ces abris de fortune pour ceux qui n’en ont pas
Je mets les pieds dans le plat des contresens
Ce qui me drape crisse comme une froissure
La toile des blessures rêches, émerisées
Je voudrais en découdre des aubes rapiécées
Je vais rentrer chez moi peut-être
Je ne sais pas
Je fais n’importe quoi, j’aime pas
J’aime pas ça, quand je marche de traverse
J’ai trop le choix des solitudes où je n’ai rien installé
Par habitude d’aller
Je vais rentrer chez moi peut-être
Si jamais je sais où je vais
Je résiste au silence et je résiste aux voix
Que je soulève à chaque pas
M’abandonner aux zigs et aux zags estuaires
Aborder

Passer au large de sa vie
On ne peut pas
Mais la nuit, la nuit je l’aurai à l’usure

Septembre 2011

(Allant vers et autres escales aux Editions de l’Aigrette)

Paru dans Verso n° 160