Des images et des mots
Octobre bleu
Musique : Mercedes Sosa « Todo cambia »
Parce que le vif-argent
des reflets dans les vagues
parce que le contre-jour de l’enfant et son geste
l’ellipse du galet, son tracé dans le vent
j’aimerais rester là
à la bordure du soir
juste à portée d’envols
juste bien
un ballet d’ailes et d’eau
du bonheur pour une fois
dans l’écume et le sel des pétales de soleil
c’est un octobre bleu
un demain dans le ciel
et j’ai la tête à Toi
22 octobre 2011
Les passants
Poésie de trottoir
La ville comme un livre à l’encre de vos pas
Je suivrais la dérive des fleurs de lumière
La traversée patiente des ombres absorbées
Chaque Histoire serait une page tournée
Chaque vie feuilletée serait du temps qui passe
24 septembre 2011
Flamenca
Pour la sœur de mon fils.
Je l’ai élevée mais à vrai dire, c’est peut-être l’inverse…
Elles n’ont pas l’air de danser du flamenco, c’est normal:
en vrai elles dansaient sur Madeleine de Brel 😉
Je sollicite un rendez-vous
Avec l’âme de mon passé
Petite soleil, ma toujours là
Fière que tu sois fière de moi
La planète sera bien assez petite
Pour qu’on se retrouve quelque part
Un rendez-vous à mi-chemin
Entre hier et
Je sais, tu sais
A nos chevilles un bracelet
Ce mi-chemin départagé
Des points de nos repères donnés
il restera bien une croisée
Une ancre, un port, je te promets
Ma Tisse au tissage serré d’émois
Peut-être demain, peut-être pas
L’Andalousie peut-être ou bien
Mais un bout de
Entre ici et
Je sollicite un rendez-moi
A tout à l’heur
ma presque fille, ma flamenca
27 Juillet 2011
Alors
Je suis riche de Vous
Cette partie de Vous dans mon bagage
Alors je peux partir
Etre l’itinérante sur la planète Nous
Et la nuit peut finir
Il y aura toujours un soleil attablé
Et le coup pour la route
Et la prochaine étape
En boucle dans ma tête ces riens partagés
Envahissent l’espace
Et je me sens grandir
Et de fou rire, encore
Alors…
Alors une tristesse clandestine
Aux veines ramifiées
Tressage de liesse et de regrets mêlés
Mais je suis riche de Vous
Cette partie de Vous dans mon bagage
Juin 2011
Même si
Home Again: musique de Michael Kiwanuka
La vidéo est de 2013
Je la vis bien ma vie
Je l’endosse comme une soie légère
Au soleil réversible
Souple et ample
Elle me va, même si
Les traces de brûlures
Cicatrices de failles, les césures tatouées
Les veines d’éboulis
Pour l’heur
Il est des lumières frisantes qui me hantent
Et me portent
Et je la porte bien, ma vie
Elle est riche des histoires croisées
De passants du passé, traversées de chemins
D’où je viens même si
Même si un autre sol d’où je vais
Je vais bien
Avril 2011
Contre-jour
Plus ailleurs encore from C. Daviles-Estinès on Vimeo.
Musique de Sylvia Howard
Vidéo 9 avril 2013
Là où je suis, tu ne peux pas me rejoindre.
Entre hier et demain,
un peu plus, tellement moins.
De la tendresse il resterait une ossature,
une silhouette de mémoire
décalquée sur l’écran permanent des murs que tu longes,
une surenchère de souvenirs détourés au cutter
d’un soleil projeté.
Entre nous,
entretemps,
un aujourd’hui oscille.
Peut-être un souvenir délibérément flou
d’un contre-jour pardonné,
forcément.
Car je te perds à bout de toutes mes forces à venir.
Je déroule la distance de nos silences,
je déroule un chemin de poussières déposées,
impassibles.
Et puis à contre-jour on ne voit rien.
Là où je suis, dedans,
c’est loin.
Texte mars 2011
Ici et au plus loin
Tuer Le Temps from C. Daviles-Estinès on Vimeo.
Musique de Michel Borla
http://www.michelborla.net
J’avais écrit ce texte il y a longtemps, en pensant entr’autres à l’un de mes amis d’il y a plus longtemps encore. Cet ami-là parallèlement, avait fait une chanson en pensant entr’autres à moi.La vidéo est de mai 2013
la marée peut monter, les vagues engloutir
nos hier et no futur, nos pas entrecroisés,
nos désirs parallèles est-ce que tu le savais ?
Faisceaux de lune froissés sur l’océan,
nos chimères atlantide.
Des noms et des visages floutés mais qui c’était ?
Ceux qui ancraient leurs rêves à des ports sans attaches,
ceux qui encraient leurs mots sur des notes de musique,
ceux qui graffitent encore des soleils pérennes
hors l’écaille des murs.
Des couloirs des reflets des seuils des fenêtres
des rives où me poser, apposer vos empreintes.
Signez là pour marquer cette page d’exil.
Où êtes-vous, mes éperdus ?
Celui qui sait déjà et encore où j’habite
et celle-ci disparue mais j’entends sa voix dire :
peut-être dans longtemps
on se connaîtra toujours…
Et depuis je te cherche
dans l’écho qui nous porte ici et au plus loin,
à l’arrêt sur image des miroirs infidèles
à ce qu’on espérait peut-être devenir.
Janvier 2011
Paru dans Variations sur le Thème de l’amitié, recueil collectif chez Flammes Vives
La maison bleue
La maison bleue from komêo on Vimeo.
J’avais une maison en pierres,
la montagne devant les fenêtres,
trois chiens accolés à mes pas.
J’avais des bouquets de bambous
dans la neige de mes hivers,
un poêle à bois.
J’avais une maison ouverte
à tous les vents de bienvenue,
une grande table et des bancs,
des amis autour et dessus.
J’avais des étés de pleines lunes,
la bonne odeur des figuiers,
reflets de fête dans le bassin,
guitares, percussions et piano.
J’ai laissé la maison en pierres,
la montagne et les fenêtres,
mes chiens accolés à tes pas,
les bambous, la neige de l’hiver,
le poêle à bois.
J’ai laissé la lune, le piano,
le parfum de figuier l’été,
les percus, le bassin et l’eau.
J’ai emporté dans mes bagages
un petit peu de nostalgie.
J’ai gardé pêle-mêle et en vrac des belles images, et les amis.
2010
Tram away
Si je veux je peux
Si je veux je peux mentir l’hiver
Et le métal urbain des jours
La brume fauve des harmattans
Je l’invente
Je l’invente si je veux
J’en ai besoin, de mes déserts
Quand chaque nuit qui passe s’éteint
Quand le ciel se lève dans les vitrines
Me faire croire que j’aime ça
Les chemins du tram
Away
Même l’absence est ambigüe
Elle me lancine
Reflets de lumières éphémères
C’est la distance que je pose
Surexpose, une vie volée
La distance est élastique
Elle s’étend, s’étend
Jusqu’au rythme de mes semelles
Qu’est-ce que j’en sais si une langue d’air
Attise le feu des braseros ?
Un sourire dans ma voix, tu dis
Qu’est-ce que tu en sais si je souris
Dans le silence parcouru ?
Si je veux je peux mentir ce que je n’oublie pas
Je peux même mentir l’oubli
Dans les reflets
Et disparaître happée
Happée
Octobre 2011
Voltene Sue en a fait une très belle chanson !
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