Dernières parutions…
Damoclès
On multiplie le ciel
dans le tain des miroirs
des collines immédiates
et des échos de crêtes
de brumes bleues en brumes noires
mais qui désarmera au-dessus de nos têtes
ces épées suspendues ?
Froid chaud froid
espoirs découragés
Je vacille, trébuche
sur vos lignes de faille
10 avril 2024
L’éclaircie
Donnez-moi des chariots d’étoiles
donnez-les-moi en vrac
ce n’est pas grave
de toutes manières
elles se perdront
dans la nuit de mes fenêtres
Puis le jour se lèvera
avec un soleil pauvre
et blanc et sans contour
comme une lune
à travers la brume
Pas très généreux mais
ce sera un pauvre soleil
courageux
Le cheval que je n’ai jamais eu
Il était blanc. Blanc comme un lapin mais sans les yeux rouges.
Il était arrivé un dimanche matin dans le jardin que nous avions à N’Djaména, le portail était resté ouvert.
On n’a jamais su d’où il venait. C’était un cheval errant. Il broutait allègrement la pelouse qui sortait tout juste de terre, au grand dam de mon père qui l’avait semée pour la deuxième fois. La première fois, il était surtout sorti des pastèques, les graines étaient sans doute mélangées au crottin qu’il s’était procuré pour engraisser le jardin. Il avait recommencé son semis. Moi j’aurais bien voulu que l’on garde les pastèques plutôt que le gazon, comme j’aurais bien voulu que l’on garde ce beau cheval (il n’était pas très beau en fait, il était très maigre), je rêvais tellement de faire de l’équitation ! Mais il n’en était pas question, mes parents n’ont pas voulu le garder. Il s’est laissé reconduire à la frontière de la forêt d’eucalyptus en face de chez nous. Il s’y est enfoncé paisiblement avec l’air de savoir où il allait.
Dommage, je l’avais déjà appelé Stewball.
Il était arrivé un dimanche matin dans le jardin que nous avions à N’Djaména, le portail était resté ouvert.
On n’a jamais su d’où il venait. C’était un cheval errant. Il broutait allègrement la pelouse qui sortait tout juste de terre, au grand dam de mon père qui l’avait semée pour la deuxième fois. La première fois, il était surtout sorti des pastèques, les graines étaient sans doute mélangées au crottin qu’il s’était procuré pour engraisser le jardin. Il avait recommencé son semis. Moi j’aurais bien voulu que l’on garde les pastèques plutôt que le gazon, comme j’aurais bien voulu que l’on garde ce beau cheval (il n’était pas très beau en fait, il était très maigre), je rêvais tellement de faire de l’équitation ! Mais il n’en était pas question, mes parents n’ont pas voulu le garder. Il s’est laissé reconduire à la frontière de la forêt d’eucalyptus en face de chez nous. Il s’y est enfoncé paisiblement avec l’air de savoir où il allait.
Dommage, je l’avais déjà appelé Stewball.