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Quinzième volet

Voyage…

Donnant-donnant

Nous avons donné tant de fêtes
soleil inclus – même la nuit
Mon silence était plus noir que tes paroles
c’était donnant-donnant
mais d’où provenait la fêlure ?
car fêlure il y avait
c’est maintenant que je le sais
c’était un temps de fêtes troubles
soleil exclu
Cette fêlure court encore
elle fait d’amères lézardes
sur la tendresse

De quoi vais-je guérir maintenant ?

 

Les perdus

Ils se sont éloignés
Ils se sont éloignés d’eux-même
surtout

Il paraît que c’est normal
que c’est banal
que c’est la vie

On les avait tellement chéris
qu’on les croyait au dessus de ça
de ces choses-là
qui arrivent dans la vie
ces choses banales et sales
et petites

On se doit d’effacer alors
les souvenirs confits

C’est comme s’ils avaient disparu
c’est comme s’ils n’existaient plus
mais peut-être qu’ils n’ont jamais existé
tels qu’on les croyait
des petits dieux

Ce n’était pas ça, la vie
quand on s’aimait

 

 

Ils se sont éloignés
Ils se sont éloignés d’eux-même
surtout

Il paraît que c’est normal
que c’est banal
que c’est la vie

On les avait tellement chéris
qu’on les croyait au dessus de ça
de ces choses-là
qui arrivent dans la vie
ces choses banales et sales
et petites

On se doit d’effacer alors
les souvenirs confits

C’est comme s’ils avaient disparu
c’est comme s’ils n’existaient plus
mais peut-être qu’ils n’ont jamais existé
tels qu’on les croyait
des petits dieux

Ce n’était pas ça, la vie
quand on s’aimait

 

 

Damoclès

On multiplie le ciel
dans le tain des miroirs
des collines immédiates
et des échos de crêtes
de brumes bleues en brumes noires
mais qui désarmera au-dessus de nos têtes
ces épées suspendues ?

Froid chaud froid
espoirs découragés
Je vacille, trébuche
sur vos lignes de faille

10 avril 2024

 

L’éclaircie

Donnez-moi des chariots d’étoiles
donnez-les-moi en vrac
ce n’est pas grave
de toutes manières
elles se perdront
dans la nuit de mes fenêtres

Puis le jour se lèvera
avec un soleil pauvre
et blanc et sans contour
comme une lune
à travers la brume

Pas très généreux mais
ce sera un pauvre soleil
courageux

 

Le cheval que je n’ai jamais eu

Il était blanc. Blanc comme un lapin mais sans les yeux rouges.
Il était arrivé un dimanche matin dans le jardin que nous avions à N’Djaména, le portail était resté ouvert.
On n’a jamais su d’où il venait. C’était un cheval errant. Il broutait allègrement la pelouse qui sortait tout juste de terre, au grand dam de mon père qui l’avait semée pour la deuxième fois. La première fois, il était surtout sorti des pastèques, les graines étaient sans doute mélangées au crottin qu’il s’était procuré pour engraisser le jardin. Il avait recommencé son semis. Moi j’aurais bien voulu que l’on garde les pastèques plutôt que le gazon, comme j’aurais bien voulu que l’on garde ce beau cheval (il n’était pas très beau en fait, il était très maigre), je rêvais tellement de faire de l’équitation ! Mais il n’en était pas question, mes parents n’ont pas voulu le garder. Il s’est laissé reconduire à la frontière de la forêt d’eucalyptus en face de chez nous. Il s’y est enfoncé paisiblement avec l’air de savoir où il allait.
Dommage, je l’avais déjà appelé Stewball.

 

Patatras

J’ai aimé les savoir attablés sous le chêne
tous ensemble
une bougie sur la table
la pénombre autour d’eux

J’étais dans leurs pensées
je le sais, j’y étais
j’étais dans la nuit conjurée par la flamme

Je porte en moi le deuil
de mes amours vivantes

C’est un chagrin d’amour