Poupée fabricolée à l’effigie de la susdite
Ce week-end j’ai vu Anita.
Anita est mon amie depuis longtemps.
Nous n’avons pas élevé les cochons ensemble mais presque…
Elle se prépare à faire son bois pour l’hiver.
Elle a changé la bougie de sa tronçonneuse.
Elle a démonté, nettoyé et remonté le carbu, tiré sur le lanceur.
Sa Stihl démarre au quart de tour et ne tousse plus.
Satisfaite, elle arrête le moteur et s’apprête à affûter la chaîne de la tronço.
– Tu vas aller à la fête du porc ? C’est bientôt, non ? Me dit-elle
– La fête du porc ? Où ça ?
– Ben à Nice.
– Non ? Qu’est-ce que tu racontes ?
– Tu ne connais pas ? C’est le comble, c’est moi qui t’apprends ce qui se passe à Nice ! C’est qui, qui habite en ville maintenant ?
Il paraît que c’est bien. C’est Yann qui m’en a parlé, il y va tous les ans.
– …
– Pourquoi tu me regardes comme ça ?
– …
– Pourquoi tu rigoles ?
– La fête du porc à Nice… ! Tu vas y aller, toi ?
– Oh tu sais, moi, descendre à Nice…
– Mais c’est quand ?
– Je ne sais plus ce qu’il m’a dit, septembre ou octobre, je crois.
– Mais c’est pas trop tôt ?
– Qu’est-ce qui est trop tôt ?
– Mais la fête du porc… On ne tue pas les cochons en septembre ou octobre. A Nice, en plus !
– P.O.R.T. le port, espèce de plouc !
4 septembre 2011
Mon ancienne petite amie à Aubervilliers avait un voisin un peu pochetron qui habitait rue du Port. Manque de pot, il s’appelait Cauchon, et quand il s’est fait ramasser en état d’ébriété par les keufs et qu’il a décliné son identité et son adresse, il s’est pris une rouste mémorable. On ne se gaussait pas impunément de l’autorité, en ces temps-là.
Mince le pauvre ! J’espère qu’ils ne sont pas allés jusqu’à lui casser les côtes.
Des côtes de porc à la diable, dans cette sinistre rue près du canal. Brr. J’en ai les poils des bras qui se dressent sur la tête.
On peut confondre ,j’y suis allé à la fête du port , il y faisait un temps de cochon !
Cette année elle a été annulée, elle a donc tourné en eau de boudin.