Volets ou vers

 

 

Une poésie à plusieurs volets
chaque volet ouvrant sur une période donnée

Chroniques

Tristes ou gaies, des histoires vraies

Dernières parutions…

L’éclaircie

Donnez-moi des chariots d’étoiles
donnez-les-moi en vrac
ce n’est pas grave
de toutes manières
elles se perdront
dans la nuit de mes fenêtres

Puis le jour se lèvera
avec un soleil pauvre
et blanc et sans contour
comme une lune
à travers la brume

Pas très généreux mais
ce sera un pauvre soleil
courageux

 

Le cheval que je n’ai jamais eu

Il était blanc. Blanc comme un lapin mais sans les yeux rouges.
Il était arrivé un dimanche matin dans le jardin que nous avions à N’Djaména, le portail était resté ouvert.
On n’a jamais su d’où il venait. C’était un cheval errant. Il broutait allègrement la pelouse qui sortait tout juste de terre, au grand dam de mon père qui l’avait semée pour la deuxième fois. La première fois, il était surtout sorti des pastèques, les graines étaient sans doute mélangées au crottin qu’il s’était procuré pour engraisser le jardin. Il avait recommencé son semis. Moi j’aurais bien voulu que l’on garde les pastèques plutôt que le gazon, comme j’aurais bien voulu que l’on garde ce beau cheval (il n’était pas très beau en fait, il était très maigre), je rêvais tellement de faire de l’équitation ! Mais il n’en était pas question, mes parents n’ont pas voulu le garder. Il s’est laissé reconduire à la frontière de la forêt d’eucalyptus en face de chez nous. Il s’y est enfoncé paisiblement avec l’air de savoir où il allait.
Dommage, je l’avais déjà appelé Stewball.

 

Patatras

J’ai aimé les savoir attablés sous le chêne
tous ensemble
une bougie sur la table
la pénombre autour d’eux

J’étais dans leurs pensées
je le sais, j’y étais
j’étais dans la nuit conjurée par la flamme

Je porte en moi le deuil
de mes amours vivantes

C’est un chagrin d’amour