J’écris les îles du matin,
cette mer de brume en écharpe
autour des sommets lumineux,
j’écris les rivières de nuages,
j’écris le vent.
 
C’est comme si tu m’ avais repris,
tous ces bouquets offerts cueillis.
C’est comme si tu avais pillé
les souvenirs de nos fêtes,
l’aube des Toujours, ma vie.
 
Moi je te rends le diadème
en pacotille de tes serments,
les colifichets d’amourettes,
des pendeloques aux oreillettes,
tambour battant.
 
Pardon, j’écris nos continents,
nos désillusions démasquées
mes ressentiments sans pudeur,
c’est comme si je déshabillais
ta solitude.
 
J’imagine la vitre embuée,
la vue sur la première gelée,
l’odeur amère du poêle éteint,
la vue sur les soleils fanés leurs pétales de soie froissée.  

2010