Mes ados sont toujours heureux à l’heure du repas.
Le mien n’est pas toujours là, son copain que j’héberge, oui.
Mon colocataire a un appétit gargantuesque et la gentillesse à la mesure de son estomac.
Ces deux-là ne sont pas difficiles, ils aiment tout. Même une bête soupe.
– Ta soupe, elle déchire (trois assiettes chacun).
– Il en reste, tu ne veux pas la finir ?
Coup d’œil dans la casserole.
– Boh oueuh, ça doit rentrer, ça… (sous-entendu dans l’estomac).
– Ouf ! Ça doit venir de là l’expression gros plein d’soupe.
Je pensais qu’ils allaient caler sur les patates sautées (une assiette chacun) mais :
– Les patates comme ça, ça appelle bien un p’tit fromage après.
– Vous avez encore faim ?
– Boh vite fait comme ça…
– C’est un repas de gros (!?), après un repas de gros, le fromage ça l’fait.
– Il envoie, ce fromage…
– Ouais grave !
– Il y a des lychees aussi.
– Waouh, ça fait 20 ans que j’ai pas mangé de lychees (il en a 19).
– Et toi, tu en veux ?
– Autre que… !
– Putain moi faut que j’me mette debout pour faire descendre.
– Moi aussi !
Ils déplient alors tous deux leurs silhouettes à la Duduche
(on se demande où ils ont mis tout ça).
– Bon ben maintenant on va faire une p’tite vaisselle…
– … pour faire digérer …
Je suis toujours heureuse de préparer le repas pour mes ados.
14 janvier 2012
c’est magnifique! mais ça me fait penser à ce film danois des années soixante… de jeunes ados se pressent pour le repas que leur mère a préparé, mais comme on est dans des temps de grande pauvreté, c’est un jour sans viande. Alors première image: les ados horrifiés: « ködlös dag? » et deuxième image, horrifiante: les ados bouffent leur mère…
Et pff ce n’est pas dans l’ordre
Et puis
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