Réveil

L’aube a endigué ta nuit artificielleTu es revenue à toiet à nous

Cauchemar

Un avion volait si basque l’on voyait son nez retrousséIl déféquait sur la villedes torpilles de sales nouvelles

Donnant-donnant

Nous avons donné tant de fêtessoleil inclus – même la nuitMon silence était plus noir que tes parolesc’était donnant-donnantmais d’où provenait la fêlure ?car fêlure il y avaitc’est maintenant que je le saisc’était un temps de fêtes troublessoleil excluCette fêlure...

Tête à l’envers

Il y a des gens heureux aujourd’hui Ça existe ? Je ne les connais pas Je traverse un autre pays Les panneaux des villages ont la tête à l’envers et les genêts dressent des murs de parfum   1er juillet, lendemain d'élections  

Les perdus

Ils se sont éloignés Ils se sont éloignés d’eux-même surtout Il paraît que c’est normal que c’est banal que c’est la vie On les avait tellement chéris qu’on les croyait au dessus de ça de ces choses-là qui arrivent dans la vie ces choses banales et sales et petites On...

Zone contrôlée

Ils m’ont consciencieusement lentement très très longuement découpée en tranches Ne m’approchez pas je suis radioactive 15 mai 2024  

Damoclès

On multiplie le ciel dans le tain des miroirs des collines immédiates et des échos de crêtes de brumes bleues en brumes noires mais qui désarmera au-dessus de nos têtes ces épées suspendues ? Froid chaud froid espoirs découragés Je vacille, trébuche sur vos lignes de...

L’éclaircie

Donnez-moi des chariots d’étoiles donnez-les-moi en vrac ce n’est pas grave de toutes manières elles se perdront dans la nuit de mes fenêtres Puis le jour se lèvera avec un soleil pauvre et blanc et sans contour comme une lune à travers la brume Pas très généreux mais...

Le cheval que je n’ai jamais eu

Il était blanc. Blanc comme un lapin mais sans les yeux rouges. Il était arrivé un dimanche matin dans le jardin que nous avions à N’Djaména, le portail était resté ouvert. On n’a jamais su d’où il venait. C’était un cheval errant. Il broutait allègrement la pelouse...

Patatras

J’ai aimé les savoir attablés sous le chêne tous ensemble une bougie sur la table la pénombre autour d’eux J’étais dans leurs pensées je le sais, j’y étais j’étais dans la nuit conjurée par la flamme Je porte en moi le deuil de mes amours vivantes C’est un chagrin...

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