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Quinzième volet

Voyage…

Fratrie volée

Il y a cette photo d’elle
elle et la photo, si lumineuses
une déflagration de bonheur
c’était peut-être un instant heureux
ou pas
ou trop

Cette photo est déchirée

Il y a ces photos d’elle
toujours sur ces marches
entre le jardin et les volets
Elle et vous, bébés bouclés dans ses bras
au soleil
Il y a toujours du soleil sur les marches
même en noir et blanc ça se voit

Il y a cette photo de toi portée
par un bras sans visage

Le visage, elle l’a déchiré

Chimie argentique
Quelle est la vérité révélée ?

On peut tout croire
Tout porte à croire

Elle vient souvent rôder autour de cette maison
pour tenter d’apercevoir le jardin
les marches les volets les bébés

Un jour elle est venue
elle a vu
le soleil sur les marches
entre le jardin et les volets
fermés

Il n’y avait plus de bébés

La vérité, c’est la violence

Depuis elle a endossé le silence
Seules les photos crient

Ce silence qu’elle m’a transmis
je l’ai endossé aussi
comme un habit

alors j’écris

et la souffrance a changé de corps

propagée

propagée comme une vague

une lame de fond
en gestation

depuis combien de temps ?

Le temps ne s’est pas arrêté
pour autant

pas tout de suite

Vous avez eu le temps de vous croire abandonnés
J’ai eu le temps de vous savoir

fratrie volée

Elle a eu le temps de survivre
au manque
et vous aussi
Elle a eu le temps de mourir
et toi aussi

Il faudrait que tu reviennes
j’ai les photos que tu cherchais

C’est par donner
qu’elle a comblé le manque de vous
avec nous

comme elle a pu
comme elle a su pourtant

tellement aimante

La vérité, c’est la douceur

S’est-elle sue pardonnée
de n’avoir rien commis ?

24 octobre 2020

Dégoupiller

Dégoupiller les souvenirs
aux contours crénelés des images
c’est une cicatrice rouverte
un bouquet de réminiscences :
l’odeur de l’encens en spirale
le gris des grains d’un awalé
une boule de mil sableuse sous la dent

C’est un petit peu inconsolable

C’est envahi d’absences
c’est traversé de clair-obscur
et de poussière

 

14 octobre 2020

 

Papier pelure

Papier pelure
une machine à écrire le goût du métal
les mots tapés qui tapent
Whenuapai le dernier visa
d’un passeport annulé
Une fiche d’état-civil fait état d’une fille
née de …………….
et de …………….
reconnue en telle année
par qui ?
Rien n’est mentionné
Et puis je découvre une arrière grand-mère
Elle s’appelait Nguyễn Thị Chuơi
Je n’en avais jamais entendu parler ni même écrire

C’est compliqué, les archives
Défricher l’inextricable faisceau
de non-dits et de non-écrits

12 octobre 2020

 

Manière de dire

La route dévide les images
d’un retour provisoire
et je compte
les impressions de déjà vu
Cette lune qui s’attarde
dans le bleu du jour
J’ai vu tellement de lunes
se lever dans les arbres
Est-ce que ça compte
le nombre de lunes ?
Faut-il ne compter que les lunes pleines ?
Si ça se trouve
nous nous sommes méconnus
et si ça ne se trouve pas
nous nous sommes désappris
peut-être
C’est une émotion froide
Manière de dire ou de taire

10 septembre 2020

 

Plaisians résonance (la vidéo)

Un aperçu visuel et acoustique de la rencontre à Plaisians chez Ackenbush.
C’était le vendredi 7 août 2020.
Improvisation de Benjamin Duboc à la contrebasse sur ma poésie lue par Philippe fréchet.
Difficile de choisir entre les différents extraits de lecture. Quelques textes de “L’or saisons” aux éditions Tipaza, de “Matrie” aux éditions Henry, de “Allant vers et autres escales” chez L’aigrette et puis quelques inédits. Laissez-vous emporter par la musique de Benjamin et la voix de Philippe Fréchet. Rarement ma poésie aura été aussi bien portée.
Merci infiniment à eux et à Ackenbush qui est à l’initiative de cette rencontre. Merci Anne (Marie) et Benoît !

Plaisians résonance

Nous sommes revenus de Plaisians
Enfin je crois
Je ne sais pas si l’on peut revenir tout à fait
de tels instants

Peut-on parler d’oreille hypnotisée ?
Peut-on parler d’éblouissement acoustique ?

Les mots sous l’archet
un archet pour le vent
un autre pour la lumière

Le Ventoux s’est levé
piano tango

Vibration de la voix
les mots dans la peau
longtemps, longtemps
pizzicato

9 août 2020

Merci à Benjamin, Philippe, Emilie, Anne (Marie), Benoît, François, Lola, Alain, Domilia, à tous ceux qui étaient là, à tout l’accueil Ackenbush, à la (dé)mesure de la joie.

Et pardon aux personnes que mon coeur intempestif a pu déranger…!

Ackenbush

 

Poésie de trottoir

C’est un très vieil article poème vidéo que je viens de retrouver, je l’avais complètement oublié. (merci Hayat !)
Ça date du troisième volet, 25 août 2011.

Poésie de trottoir from komêo on Vimeo.


Rappeler Martine

Pharmacie /!\
Chocolat (produit de base)
Penser à acheter des oeufs
Depuis que le renard de la vie a bouffé l’idée d’avoir des poules,
les oeufs c’est la première chose que je n’achète pas.
Crème fraîche Lait de coco
Sésame
Sésame j’en ai pas besoin
Gingembre
Pet-saï Georges en a. Mais je n’ose plus rien lui acheter, il ne veut jamais que je paye.
C’est con, les potes, des fois.

Ligne 7, bien sûr.
A écrire, j’ai encore loupé l’arrêt, voilà ! (Penser à ne plus dire voilà)
Je cherche l’inspiration d’un repas.
Quelque chose qui me donnerait assez faim pour m’obliger à cuisiner.
Cuisiner rien que pour soi demande tellement plus d’énergie !
Un jour on était dix-sept à table, j’avais trouvé que c’était peu.
Il y a des jours comme ça, on trouve que.
Je voulais aller où, déjà ?
Je prends des poubelles en photo, c’est exotique.
Reflets des devantures par terre.
Je lèche-vitrine au ras du sol
We are like railways always close to each other
Ce tag n’était pas là hier.
Ce poème de trottoir a fleuri dans la nuit j’ai bien fait d’être passée par là.
Penser à rappeler Martine.
Je ne retrouve pas « Océan mer » sinon neuf.
Bon, c’est que j’en ai pas besoin.
Je ne retrouve pas l’Amour.
Bon c’est que j’en ai pas besoin sinon vieux (ah non !)
Pharmacie /!\
Chocolat
Lait de coco
Gingembre
Pet-saï
Penser à acheter des oeufs

Voilà ça, c’est fait.
Penser à rappeler Martine /!\
Océan mer
Arrêter de dire voilà
J’écris arrêter de dire voilà et ça serait de la poésie ?
Vous rigolez ?

25 août 2011