Quinzième volet
Voyage…
Nuit marée montante
Dans le ciel océan
le village chavire
comme chavirent les navires
J’entends la pluie
et son pas de troupeau
S’il neige, je le saurai
Je le saurai au silence
qui tombera des arbres
14 novembre 2018
Gaël Mevel Prélude de Pan
C’était le 30 mars 2018 à Buis Les Baronnies.
Petit extrait d’une interprétation magistrale du Prélude de Pan de Jean Giono par le violoncelliste Gaël Mevel.
Bouquets
Tu sais, j’ai tout gardé
ce qui doit être tu
ce qui ne sera pas
ce qui n’a pas de sens
et ce qui s’est brisé
J’ai fait des bouquets de nos étoiles
1er novembre 2018
Méconnaissable
Aujourd’hui sur mon écran
j’ai regardé passer la mer
Mon enfance noyée
dans ses flancs de détritus
Ressac de plastiques gras
J’ai vu aussi la mer
vomir des naufrages
et des hommes fermer
la porte aux survivants
27 octobre 2018
Le sentu
Lecture de Le sentu au gîte le Trait à Redortiers lors de La soupe aux livres le 21 octobre 2018
23 octobre 2018
Douche
Sous le pommeau de pluie
d’un lampadaire
un papillon se douche aveuglément
Il n’a de nuit
que le faisceau trempé de ses ailes
10 octobre 2018
Sous scellés
Soudain, volets de nuit
plaqués à chaque fenêtre
Le temps est sous scellés
on n’approche plus que le silence
Ecrire pour absorber les chocs
Tracer un sillon
soc et charrue de mots
dans la chair lactée des étoiles
8 octobre 2018
Odeurs baoulées
C’était un matin de France
un peu gris, un peu tiède
un peu moite
un peu bleu de ce bleu
dont sont faits les arbres
Avec toi, l’Afrique soudain accessible
à l’odeur d’un plein colis de fruits
et la bouffée d’air froid échappée des valises
et qui sentait l’avion
le bois d’iroko et de fraké
les grains d’un kissoro
Je joue et je rejoue sans fin
la même partie recommencée
27 septembre 2018
Un oreiller d’ailes mortes
A flot continu, la lumière
débondée
Musique aléatoire
Les rues jonchées de petites plumes
flocons d’oiseaux
comme si le ciel avait éventré
un oreiller d’ailes mortes
Veiller encore
dans la distance
entre les paysages dévidés
et la zone d’ombre
cette ombre pansue des maisons
où est assis
où s’épaissit
ce que l’on tente d’oublier
A petits coups déraisonnables
le silence martelé
répète, répète
un brin sans dessus dessous
un brin de sens caché dessous
Dessus est simplement posée
à flot continu, la lumière
23 septembre 2018
Rouge et noir
Tu as effacé ton paysage
désert rouge et noir-couchant
Elle n’avait plus de vitres
la fenêtre adossée au vent
Cette fenêtre posée sur le sable
D’un côté tu avais mis du rêve
de l’autre j’avais des visions
Tu as franchi le cadre nu
Alors toutes les lunes se sont déployées
et la nuit a changé sa trajectoire
Effroyable silence
à en faire éclater le monde
Tu as effacé ton paysage
couchant rouge et noir-désert
La fenêtre adossée au sable
cette fenêtre posée sur le vent
20 septembre 2018
Commentaires récents