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Quinzième volet

Voyage…

Entendre l’aube

Le jour, ici, ne se lève pas
Il vous tombe dessus
comme un vent jaune
et chaud
Il vous prend à pleine peau

Il ne faudrait pas dormir maintenant
Se laisser tirer l’oreille par l’explosion
des cris d’oiseaux de Kanaky

La tôle claque quand le soleil
marche dessus

9 décembre 2019

L’âge des couleurs

Il y a eu l’âge de l’ocre
des rochers-bulles beige rosé
d’argile douce

Puis la pénombre chatoyante
d’un rouge et bleu de crépuscule
et le cuivre roux des filets de pêcheurs d’enfance

Il y a eu ce bol de lavande bleu
porté chaque matin aux lèvres de l’hiver

Il y a eu l’âge rouge
flamboyant flamme corail
colère

Il y a même eu le rose sushi des devantures

Il y a encore et toujours
ce bleu un peu vert
et ce vert un peu bleu
un autre bleu presque violet
une touche de blanc
pour la lumière

Ce besoin de couleurs
pour accueillir les nouvelles du monde

 

15 novembre 2019

 

La nuit décortiquée

Je me suis retournée et
j’ai vu toute la nuit traversée

Mais je ne savais pas que c’était la nuit
il faisait nuit à mon insu
sans prévenir, sans la vouloir
sans faire exprès
Elle n’était pas préméditée

Je le vois bien aux épluchures
maintenant que j’ai tout décortiqué

J’épluche un tout petit pays
où j’ai fait pousser des légumes
et puis cet enfant-fruit
plus grand que tout

 

4 novembre 2019

Faire comme ci

Un vieux texte de 2012 retrouvé. Je ne l’avais jamais mis dans mes volets. Ecoutez la mise en voix de mon amie Sabine Venaruzzo.


Faire comme si je ne savais pas l’impact de ma dérive
avec les radeaux des mots que j’improvise
les planches offertes des Salut, comment tu vas ? çà et là
qui naviguent sur le même océan
La nuit est habitée d’un peuple de veilleurs
la nuit est habitée de marées qui m’apprivoisent
À flot de solitude la mémoire vive d’une douleur ciselée
aux scalpels de luxe avec vue sur la mer
Toutes ces aspérités à l’origine des écorchures
les blouses blanches blues vertes
Tourbillon tourbillon je m’en viens déposer des Non
dans la spirale d’un carnet de voyage
lalala lalala lalala la lala
Une mélodie enfouie qui revient et tournoie
Je me noie
Tellement de marches à gravir ou dévaler
Avaler tout ce souffle qui me manque
Trouver de l’oxygène
La guitare silencieuse
Vas-y piano
Staccato d’un silence aux couleurs gyrophare
j’ai perdu le souffle de mes mains
j’ai perdu ta connaissance
Bien en deçà de ces reflets superposés
tous ces fantômes auxquels je t’abandonnais
À la mission de chuter coûte que coûte avec toi
il m’en coûtait trop j’ai failli.
Faire comme ci,
comme si pas.

Mise en scène

Pour Sabine

Poèmes, mise en scène
Canaliser le flux de souvenirs
les choses jamais écrites
jamais éteintes
Rivière à laver toutes les camisoles
Les suspendre aux soleils qui ne tarderont plus
puis convoquer le vent
et regarder claquer les couleurs

 

1er octobre 2019