Quinzième volet
Voyage…
Miroir, mon beau miroir
Dans la salle de bain de l’hôtel
miroir cru, criard, cruel
criant de vérité
Visage je te hais
Un jeudi des cendres
On dit bon jour
on demande si
ça va quand même ?
Porter avec les mains
une poignée de terre
au pied du gingko biloba
Geste surréaliste
infiniment tendre
et inconsolable
Une feuille d’automne
Quelques nous autres au bord
de sa nuit programmée
et même Syra
la main dans la patte
à tout ailleurs, mon amie
Elle s’en est allée
Exaspérément
Il y a quelque temps de cela
j’étais très occupée à ne pas mourir
Mon amie aussi maintenant
elle s’y applique
Désespérément croire que
tous les jours à tous points de vue
tout va de mieux en mieux
Fiel
Qu’en avez-vous fait
de toutes ces musiques
de tous ces rires
de toute cette joie d’être
ensemble
aimants
Qu’avez-vous défait ?
Vous avez tout table rasé
Plus personne jamais
ne viendra graffiter
sur les murs de passage
Fraternité exemplaire
périssable
soluble dans l’amer
et l’aigre-doux
Réveil
L’aube a endigué
ta nuit artificielle
Tu es revenue à toi
et à nous
Cauchemar
Un avion volait si bas
que l’on voyait son nez retroussé
Il déféquait sur la ville
des torpilles de sales nouvelles
Donnant-donnant
Nous avons donné tant de fêtes
soleil inclus – même la nuit
Mon silence était plus noir que tes paroles
c’était donnant-donnant
mais d’où provenait la fêlure ?
car fêlure il y avait
c’est maintenant que je le sais
c’était un temps de fêtes troubles
soleil exclu
Cette fêlure court encore
elle fait d’amères lézardes
sur la tendresse
De quoi vais-je guérir maintenant ?
Tête à l’envers
Ça existe ?
Je ne les connais pas
Je traverse un autre pays
Les panneaux des villages ont la tête à l’envers
et les genêts dressent des murs de parfum
1er juillet, lendemain d’élections
Les perdus
Ils se sont éloignés d’eux-même
surtout
Il paraît que c’est normal
que c’est banal
que c’est la vie
On les avait tellement chéris
qu’on les croyait au dessus de ça
de ces choses-là
qui arrivent dans la vie
ces choses banales et sales
et petites
On se doit d’effacer alors
les souvenirs confits
C’est comme s’ils avaient disparu
c’est comme s’ils n’existaient plus
mais peut-être qu’ils n’ont jamais existé
tels qu’on les croyait
des petits dieux
Ce n’était pas ça, la vie
quand on s’aimait
Ils se sont éloignés d’eux-même
surtout
Il paraît que c’est normal
que c’est banal
que c’est la vie
On les avait tellement chéris
qu’on les croyait au dessus de ça
de ces choses-là
qui arrivent dans la vie
ces choses banales et sales
et petites
On se doit d’effacer alors
les souvenirs confits
C’est comme s’ils avaient disparu
c’est comme s’ils n’existaient plus
mais peut-être qu’ils n’ont jamais existé
tels qu’on les croyait
des petits dieux
Ce n’était pas ça, la vie
quand on s’aimait
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