Et zut, je viens de terminer le livre que je lisais.
Je ne voulais pas le finir, je ne voulais pas qu’il se termine.
Je lis décidément trop vite. En voyant qu’il me restait peu de pages, j’avais essayé de ralentir ma lecture.
J’ai freiné tant que j’ai pu, regardé par la fenêtre, guetté le cri du chevreuil, lavé les tasses dans l’évier, grignoté un carré de chocolat, remis du bois dans le poêle, réveillé mon ordinateur, repris le livre.
Et je l’ai terminé.
Les personnages ne voulaient rien dire de plus, je me suis sentie abandonnée.
Tellement envie de leur dire de revenir, de continuer…
J’ai tourné la dernière page, tourné encore mais c’était la quatrième de couverture. J’ai fermé le livre, je l’ai rouvert au début, j’ai failli le recommencer, là tout de suite. La vaisselle était faite, la nuit était tombée depuis longtemps, le chevreuil non plus, ne voulait plus rien dire, j’ai grignoté un deuxième carré de chocolat, je le laissais fondre avec les derniers mots, les premiers mots, je ne sais plus.

J’ai pris un livre du même auteur et je lui dis merci d’avance.
J’ai remis du bois dans le poêle. Une flambée de gratitude.

9 décembre 2021