J’attends un oubli perceptible
Qui me viendrait on ne sait d’où
Comme un silence révélé
L’irréversible tournure des choses
Vertige calcaire des falaises
Mais s’il m’avait fallu tomber
Depuis
Depuis le temps, je l’aurais fait
Il est trop tard, maintenant
Il est trop de nuits passées
Ce matin je relève ma vie
Une vire-voltige de neige
Des baisers doux de givres blancs
Un reste d’hiver italique saupoudré sur les épaules
Ce que je sais le mieux non-dire pour en arriver enfin là
C’est le coeur assidu qui bat
Le cœur qui bat et puis courir
Crisse, la trace de mes pas
Et puis la vie, et puis l’issue
Au bout du vent les bras offerts
Ouverts
Grand

janvier 2012

Publié dans la revue Incertain regard n° 8