Je ne sais pas d’où vient cette eau
qui coule dehors, qui coule dedans,
j’écoute une pluie intemporelle.
Une palme effleure la fenêtre, palpitation végétale,
Tropiques liquides sur la vitre.
L’enfance négociée dans un harmonica,
harmonie parenthèse,
je marche en territoire d’oubli.
Si le temps ne passait plus,
là, maintenant,
on arrêterait peut-être d’ouvrir fermer ouvrir fermer
cette porte qui bat en chamade.
Si le temps ne passait plus on arrêterait de chanceler.
La pluie continuerait de tomber,
j’en aurais l’âme ruisselée lavée,
en flottaison.
Je serais encore à trois pas et un fleuve de toi,
le matin ne viendrait pas, la nuit ne serait pas foutue.
Je tracerais avec mes doigts un Congo Brazza de buée.
 
Mars 2011