Un sachet de malabars au rayon d’un supermarché
Une abeille blonde dans la lumière
Pour ces raisons écartelées
Je pense à lui
Malabars
Une moitié rose une moitié jaune
Le paquet ouvert agité sous le regard de l’enfant
Il insistait :
Allez, sers-toi ! Ne me fais pas répépiller
Il déposait autoritaire une gourmandise dans la menotte
Rituel
Je pense à lui quand une abeille
Fulgure désordonnée dorée
Il disait :
La ruche barbe. Entends comme ça zombille
L’
œil pétillant bleu derrière le tulle noire
Gaufrette de cire déchirée
Gonflée de miel sous la dent
Mâche, c’est du malabar naturel

Pour ces raisons écartelées
C’est une main calleuse que je vois
Repliant les petits doigts sur l’offrande bicolore
Mais tenace, accrochée au geste
L’odeur de thym de la fumée   

21 août 2012