Connectés

Archives

Quinzième volet

Voyage…

Pas la peine

Il traîne un vieux silence d’étoiles
Qui apaise
Peuplé de satellites aux trajectoires lentes
Intermittentes
Un horizon dentelé par l’obscur des crêtes
La lune allongeait l’ombre du rythme de nos pas

Ciselée dans la nuit
Rotation cadencée d’une pluie d’asperseur
Des rejets de figuiers ont éventré le mur
De ma mémoire s’écaillent les copeaux de nos rires
Batavias repiquées en lettres S.O.S.
Aucun avion ne s’arrêtait, jamais
Alors tu vois…

Juin 2011

L’écume des jours

S’absorber dans la littérature de salle d’attente
aux urgences mes pas perdus
je me perds, je te perds
j’aurais pu attendre encore, tu sais?
j’ai l’habitude, quand même
quand bien même ce manque de veine
à force de piquer
les veines abrasées de sève vénéneuse
cette fleur de rage
on se la jouait corrida, tu te souviens?
les souvenirs m’encombrent
j’ai la mémoire qui me dégueule
je n’évoque plus, je révoque
laisse moi lire mon horoscope
de Voici juillet 2003

Juin 2011

Reconstruction

Elle disait
J’aimerais porter un peu de ton fardeau
Il disait
Deviens, ne te retourne pas
Je fais la part des choses
Je fais la part belle aux choses de Vous à moi
Les ombres et la lumière et le temps dissociés
Les fissures dans les murs
Et le ciment des voix
Comme une rémanence
Comme un point d’horizon
Une dé-césure qui me retient
Un poing
Flanc Sud exactement
Une pierre et puis une pierre
Je ne sais plus ce que je dois défaire
Je ne peux pas tout exiler
Elle dit
Prends soin de toi
J’ai marqué la page
J’en suis là

Juillet 2011

Flamenca

Pour la sœur de mon fils.
Je l’ai élevée mais à vrai dire, c’est peut-être l’inverse…

Elles n’ont pas l’air de danser du flamenco, c’est normal:
en vrai elles dansaient sur Madeleine de Brel 😉

Je sollicite un rendez-vous
Avec l’âme de mon passé
Petite soleil, ma toujours là
Fière que tu sois fière de moi
La planète sera bien assez petite
Pour qu’on se retrouve quelque part
Un rendez-vous à mi-chemin
Entre hier et
Je sais, tu sais
A nos chevilles un bracelet
Ce mi-chemin départagé
Des points de nos repères donnés
il restera bien une croisée
Une ancre, un port, je te promets
Ma Tisse au tissage serré d’émois
Peut-être demain, peut-être pas
L’Andalousie peut-être ou bien
Mais un bout de
Entre ici et
Je sollicite un rendez-moi

A tout à l’heur
ma presque fille, ma flamenca

27 Juillet 2011

 

Immortelle

A mon père, ma mère 

Tu te souviens de l’ombre du feu sur son visage
de sa main dans la tienne, du rire des enfants
et les flammes franchies d’un même pas
Le bouquet d’immortelles lâché, fais un voeu…
Tu te souviens de son dernier solstice
tu marches mais ne sautes
et la lune se lève
et tu es bien trop seul
et elle est bien trop là
d’une absence invasive
elle bourdonne acouphène
Je sens bien qu’elle te noie
Quel voeu pouvais-tu faire ?
immortelle elle sera
Bouquet

 

16 Juin 2011 Les feux de la Saint-Jean

Alors

Je suis riche de Vous
Cette partie de Vous dans mon bagage
Alors je peux partir
Etre l’itinérante sur la planète Nous
Et la nuit peut finir
Il y aura toujours un soleil attablé
Et le coup pour la route
Et la prochaine étape
En boucle dans ma tête ces riens partagés
Envahissent l’espace
Et je me sens grandir
Et de fou rire, encore
Alors…

Alors une tristesse clandestine
Aux veines ramifiées
Tressage de liesse et de regrets mêlés
Mais je suis riche de Vous
Cette partie de Vous dans mon bagage

Juin 2011

Un silence entre nous tacite et sous-tendu
Reconductible
Une pause méthodique et l’accord plaqué hors
Des arrêts sur images
Poésie de rivage où j’échoue
Ma bouteille à la mer entre le si et la
Une mélodie prégnante
Et le sens de tout ça je ne le connais pas
J’assume, je m’en fous
Mais c’est plus fort que moi
Une pensée soulignée
Pour tout ce qui n’est plus

Juin 2011

Ici d’ailleurs

C’est toujours jamais simple la vie
J’aimais l’idée des lunes noires
Il ne fait jamais nuit ici
Les portes ouvertes sur l’été
Ouvertes, j’en aimais l’idée
J’aimais l’idée d’un nulle part
Où pousser mes jacinthes de fleuve
J’ai multiplié dérives et des rives
La vérité est ailleurs
D’ailleurs je suis d’ici où je vis
Une petite mélodie de pluie
Lancine là, du côté gauche
Comme un poing
Et un raï * de soleil soudain
Qui frappe et je ne sais plus
C’est le soleil qui me fait mal
Il y a des chances…
Mais les copains d’abord et tout à l’avenant
C’est le même demain qu’aujourd’hui, oui
C’est le même demain qu’aujourd’hui

Juin 2011

* Ce raï-là

Fraction

Etendus à plat dos dans l’herbe
Se laisser submerger de ciel
Ecouter bourdonner un silence millénaire
Faire le bilan de chaque seconde de nos vies
chacune de nos attentes incompatibles
Connectés au cosmos
A la rencontre de tout ce que nous avons vécu
Ou même imaginé
Tout ce qui a fait de nous ce que nous sommes
Un allant contre soi, tout contre
Chercher les étoiles là où la lune n’est pas
Combien de pas pour en arriver là ?
Coucher aux belles étoiles filantes
Sur des pages et des pages de noire nuit
Le crayonné lumineux des vœux
Des vœux pour mon enfant d’abord
Les miens l’espéraient vivant une Vie
Les miens nous espéraient, aussi
Et puis revoir tous les visages
De nos inoubliés perdus
Dans la nuit des temps révolus
Au bal des perdants magnifiques
Danser
Valser de nos hésitations
Dans la cour des grands dérisoires
Infiniment petits et vains

Rire de nos plus beaux ratages
Même du dernier
Surtout

Juin 2011

J’ai décidé que j’aimais le dimanche après-midi

Les cages verdoyantes de ces jardins d’enfants
Chamailles et rires mêlés au pied des toboggans
J’adopte le soleil anémié, peu importe
Le mauvais jour de soupirail
Dans la tresse des grilles, je filtre
Le reflet d’un reflet capté, je flashe
Noyer ainsi l’ombre portée
Des échos de notes
Et de notes
Ces souvenirs assidus à cons. de pref. avant-hier
Echapper à l’idée camisole que j’avais du dimanche
De mieux en pire
J’adapte

Mai 2011