Quinzième volet
Voyage…
Trio
Il est des silences précipités que rien n’arase
La lumière me tient en joue
Rémanente, chargée de joie
Je ne bouge plus
Réfugiée dans cette part d’exil qui est tienne
Attablés tous les trois
Ton silence, la lumière et moi
7 septembre 2014
L’arbre du voyageur
Nuit immobile
comme si elle ne devait jamais finir
Goûter la lune, pleinement
– son reflet dans l’eau à peine frisé –
J’ai des idées à chasser
qui me fourmillent au bout des doigts
Seulement dénouer l’aube
comme un ciel s’éventre au palmier voyageur
et coucher là son ombre
jonchée de brins d’étoiles
27 août 2014
Flamboyant
Sous la paupière soulevée des nuages
Une enjambée de nacre en ciel
Lamelles de feuillages
Leur ombre ciselée sur l’ondulée des toits
Et toi, subliminal
Comme l’éclat blanc fugace des oiseaux
Absence barbare
Indissoluble
Même les arbres morts ont le port flamboyant
19 août 2014
Paru au Capital des Mots
Australe
Un vent liquide houle
Feuillette les champs de cannes
Et quel que soit l’hiver
C’est de la même eau d’ambre
Que la lumière des blés au torrent de tes ciels
Quelque chose pourtant est en train de se taire
Un silence de pierre
C’est lourd, c’est léger – je ne sais pas –
C’est comme recueilli
6 août 2014
Publié à La Barbacane n°99
Du recueil Allant vers et autres escales aux Editions de l’Aigrette
Du recueil Allant vers et autres escales aux Editions de l’Aigrette
Extérieur jour créole
Extérieur jour
Cités éclaboussées de fresques
Couleurs sauvages
Fleurs de temple au cordeau comme des psalmodies
Dentelles de métal sous le toit des varangues
Le brouillard a dressé un mur de ciel blanc
Derrière les tamarins
Je récite
Les galets secs de la rivière
Les oiseaux de l’aéroport
Les récite par cœur pour ne pas oublier
29 juillet 2014
Cicatrice
Chaque jour
Un mot comme un pas
J’écris : La bruyère rouge rampe
A fleur de pierre
Chaque jour
Un mot comme un pas qui s’éloigne
Les palmes de fougères écarquillent la brume
Liseré d’horizon où tu te dissipes
Je gratte alors
Je gratte la cicatrice
C’est un pas qui revient et ça ne fait pas mal
J’écris : Matin de soie
C’est un chemin de houle
C’est un micro-climat
Il pleut vif au soleil
22 juillet 2014
Plouf
Les mots lâchés comme des cailloux
Dans le puits béant de ta nuit
Leurs ondes se propagent
Encyclies de poème
que les parois absorbent
De la margelle où je me tiens
C’est ce que je ne vois pas
Un peu de ciel, il y aura bien
L’eau à ma bouche
5 juillet 2014
( en ai-je envie ? )
Un jour peut-être
les choses n’auront aucun écho
Les rires des enfants seront des rires d’enfants
ni plus ni moins
leurs bruits d’eau dans l’été
à jaillir
J’étiolerai les ombres
leur pendant de lumière
Je serai oublieuse
sans intention particulière d’oublier
Nuit rectangle d’un velux
– tout ce ciel déversé –
La lune par-dessus toit
J’aurai cessé de te retenir
27 juin 2014
…..
Tu es un drôle d’absent
toujours égaré juste là
où je t’attends
27 juin 2014
Banderille
Je relève de brume
La mémoire ennoyée qui monte
qui monte
J’écope la nuit, les rossignols
leur chant fuselé
Fenêtre découpée à l’adret de l’aube
ciel révélé bleu
Absence banderille plantée au cœur du jour
Ce jour à vivre coupant comme un soleil de verre
14 juin 2014
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