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Quinzième volet

Voyage…

Les (avant) dernières poupées de l’année

Là ce sont juste les dernières poupées de l’année.

Bon 2023 n’est pas finie !… A la fin de l’année je ferai une rétrospective (ouh là, 137 poupées pour l’instant et ce n’est pas fini, je vais avoir un sacré boulot de montage…)

La musique de cette vidéo est des Danger Birds. (merci à eux pour leur aimable autorisation !)
Comment ?! Vous ne connaissez-pas encore les Danger Birds : a tribute Neil Young Band ? Et Neil Young, vous connaissez, quand même ? Et ben c’est tout pareil.
Leur chaîne youtube : https://www.youtube.com/@dangerbirds

Marcel

Pas exigeant, l’ami Marcel.
Il a sa place dans le salon et laisse la chambre d’amis aux amis.
Bon c’est vrai, il est un brin vorace et il a toujours la gueule de bois mais il est tellement chaleureux qu’on lui pardonne.
Ce matin, comme tous les matins, je l’ai réveillé.
Mal fagoté, il avait l’œil un peu charbonneux et un teint de cendre. Il a suffi de le chatouiller un peu, ça lui a ravivé les joues, elles étaient rouge braise.
Je l’ai nourri d’un restant de part de bûche de la veille.
Ce qu’il préfère par-dessus tout c’est lécher, croquer, mordre dès le matin une écorce de mandarine ou de citron que l’on a fait sécher. Rien de mieux pour le ranimer.
Il en rougeoie, il en pétille, il se met carrément à ronronner, voire même à ronfler mais il ne dort plus, non, il est enthousiaste, tout feu tout flamme.
Toujours joyeux, jamais fumasse.
On peut compter sur lui, lui dire Allez, chauffe…

3 janvier 2021

 

 

Une journée d’octobre rose

Tout le personnel de l’hôpital a revêtu des blouses roses. Les infirmières comme les médecins. C’est très joli, ça leur va très bien.
On m’indique aujourd’hui la salle numéro 9. Pas la salle numéro 11, la grande salle tout au fond où il y a six fauteuils. Je n‘aime pas cette salle parce qu’il y a une télévision bavarde allumée en permanence. J’emporte toujours un livre. Un jour, une infirmière compatissante m’avait demandé si j’arrivais à me concentrer sur ma lecture, j’avais répondu non. Elle avait baissé le volume.
Aujourd’hui salle 9. Nous sommes quatre. Quatre femmes. Ellles parlent de leurs prothèses, elles comparent. J’ai une prothèse en silicone, c’est trop lourd, ça me déséquilibre, dit l’une d’elle.
J’ai préféré une prothèse en mousse, répond une autre.
Puis la conversation glisse sur l’insécurité routière, l’insécurité tout court, dérape sur des propos racistes. Une vraie discussion de comptoir, nos consommations en perfusion. L’infirmière ne peut rien pour moi, elle ne peut pas les taire.
Deux heures plus tard, je repartirai en taxi. Mon chauffeur du jour s’appelle Valentine. Je l’aime bien, Valentine, elle ne dit rien. Même si elle écoute la même radio que les autres taxis, elle est la seule à la mettre en sourdine. Mais même tout bas, j’abhorre Chérie FM (rien que le nom !). Il y a toujours des chansons absolument extra-ordinaires. C’est à dire qui sortent de mon ordinaire…
Oh je ne sais pas qui est le chanteur, je ne veux pas le savoir. Mais son refrain : Dites lui que je l’aime, ce p’tit cœur à la crème va me coller au cerveau toute la journée…(en vrai je ne suis pas sûre des paroles mais c’est ce que j’ai entendu). Trois quarts d’heure aller, trois quarts d’heure retour, Chérie à la crème, c’est ce qu’il y a de plus éprouvant.

La bande à Vaudouce 3

Extrait de Feux de friche
aux Editions Tipaza


J’avais quinze ans lorsque j’écoutais cette chanson en boucle. Et j’imaginais (allez donc savoir pourquoi ?!), j’imaginais en l’écoutant, que je voyais passer tous mes copains/copines en une longue file indienne.
Voilà c’est fait, je viens de réaliser mon fantasme : je viens de faire défiler (presque, il en manque encore…) tous mes potes au son de cette musique. J’espère que vous aimez Leonard !  

Sidération

Il y a eu du vent

Il y a toujours du vent
lorsque s’arrache une page
du cahier de la vie
vous avez remarqué ?

On regarde le vent bouger dans les arbres
et la nuit nous traverse
un souvenir sidéré

qui se bloque
dans la gorge

Parce qu’il a fait nuit aussi
vous avez remarqué ?

 

18 septembre 2023

La dernière fête

Nous avons pris la route rapiécée
aux calligraphies de goudron
salués au passage par quelques morts

Ce n’était pas triste
c’était une fête comme tant d’autres
Chacun avait apporté son soleil
et j’ai pelleté dans mes décombres
chaque visage resurgi

ceux que je n’ai pas connus
ceux que je n’ai pas reconnus
ceux qui n’ont vraiment pas changé
l’inattendu qui ne me reconnaissait pas
(il a fallu lui dire que j’étais moi)

les absents tout excusés
celle comme d’habitude
toujours si belle habillée
cette autre qui avait tout assorti à ses yeux
ceux qui pour venir, ont laissé
leurs légumes, leurs fromages, leurs abeilles
leur alpage, leur tronçonneuse, leur Tour Eiffel
ceux qui m’ont promis de venir tout à l’heure
et mes trois lumineux droit debout chavirés

Et puis comme ils sont grands
et beaux, tous ces enfants
que je n’avais pas vus devenir

Je te le promets
J’essaierai de rester vivante
encore longtemps pour toi
mon orphelin

 

Matière

Dans le mot matière
il y a la lisseur d’un galet
le velouté d’une feuille de sauge
l’aspérité des choses rêches
Il y a matière à penser
matière à modeler
matière à construire
Dans le mot galet
il y a matière à rêver la mer
Dans le mot sauge
il y a matière à modeler
à moduler les parfums
Dans le mot rêche
Il y a matière à râper
Ça vous écorche
Ça vous blesse
Dans le mot blesse
il y a blessure
matière à écrire

10 août 2023