Au début c’est un beau rêve qui commence bien, je suis dans la citadelle de Hué.
Esplanade pavée de soleil. Et toutes ces portes rouges ajourées ouvertes sur le rien.
Mais c’est un beau rien. De part et d’autre de ces portes, un jardin.
Et la lumière qui frappe au travers, et le vent du jardin qui fait danser les ombres.
Oui, au départ, c’est vraiment un beau rêve.
J’y retournerais bien tous les soirs.
Le truc, c’est qu’il y a des crabes.
Deux crabes de la taille de mon oreiller et rouges vif comme les portes.
Rouges comme s’ils étaient cuits mais ils bougent.
Au départ ils ne me font pas peur, je me dis qu’ils me craindront et ne viendront pas vers moi.
Mais c’est pourtant ce qu’ils font alors non, ce n’est plus un beau rêve.
Je suis obligée de me sauver loin, loin de la lumière des portes ouvertes
et de ces énormes crabes rouges et crus et vivants.
1er avril 2017
Il est des rêves qui ressemblent à des crabes…non des poissons d’avril. Qu’est-ce que tu prends avant d’aller te coucher? Il n’empêche que même tes rêves sont bien écrits.
Beau texte. Merci Colette !
Merci Henri-Louis !
Juste, ce titre – mais moi pas Ψ 😉
Les crabes (peut-être « cuits » mais hostiles)ont hué de leur rouge la citadelle d’un rêve de bonheur (mais le rien), rappelant via cette couleur la dualité vie-mort de toute existence. Sage, la fuite : se mettre à l’abri… et ajuster l’angle de vue ?
Quelle précision du souvenir ! Les miens souvent se carapatent 🙁
Je me souviens rarement de mes rêves sauf lorsqu’ils tournent au cauchemar et c’en était un 🙂
Trés beau !
Merci Gérard !