Un parking où sont garés des éléphants.
Pas moins irréel qu’un cimetière des éléphants,
ces palaces désertés où l’on ne dort pas.
On ne dort pas, à Ban Mê Thuôt (des coqs à tous les étages !).
On y mange encore moins
sinon des Pappa Roti.*
Dans ce parking aux éléphants,
une femme aux yeux gonflés
tient dans ses mains un papier rose,
mais rose comme un ciel d’aurore.
Elle essaye de lire (avec ses yeux gonflés)
mais les nuages sur la page boursouflent les mots
et les gondolent d’humidité.
La rue Ama Trang Long
est bordée de faux ashokas,
ces arbres aux branches pleureuses
comme des épaules affaissées.
Et le vent.
Du vent en poussière
qui farandole.
23 février 2017
* Les Pappa Roti sont des sortes de délicieux petits pains briochés originaires de Malaisie. C’est la seule chose mangeable que nous ayons trouvé à Ban Mê Thuôt.
Joëlle m’enlève les beaux de la mouche. Je me vengerai.
Il faut absolument que l’ami commun trouve de quoi se sustenter. Un père Noël sans embonpoint n’est pas crédible.
Très belle description ♥
Eeh bien, si c’est la seule chose mangeable, m’est avis qu’un ami commun doit se fissurer.
P.S. Blague dans le coin, elle est visuelle, ta description. Le vent qui farandole, j’aurais aimé l’écrire. Mais pas de regret puisque c’est toi qui l’as fait. 😉
Oh, il a mis les bouchées doubles… 🙂