Oui je sais, j’ai perdu mes fenêtres d’éternité,
mes fenêtres du jamais,
j’ai perdu mon ciel.
Les avions sabrent de lignes de fuite mon nouvel horizon.
Oui je sais, j’ai perdu mes fenêtres d’essentiel.
Le soleil ne traverse pas,
il s’éteint sur mon abat-jour, mon abat-joie.
Sur mon écran s’affichent les rivières de vent,
du paysage en boîte, je sais.
Je peux fermer les yeux,
à tant fixer ces aubes
elles restent empreintes,
résiduelles.
Ouaga Wallaye Nawak (mes chiens), mes fidèles!
Mes mains gardent en mémoire
leur toucher de velours, sensuelle perpétuité.
Gianmaria Testa arpège,
il m’emporte,
il m’importe tant…
J’ai perdu mes fenêtres du jamais plus,
je n’y reviendrai pas,
j’ai déclaré forfait
illimité.
Dans ma rue des chagrins posthumes
il n’a jamais été si tard.
Il bruine, il nuit
sur ton échappée d’elle.
2010
Texte paru à La Barbacane N° 95/98
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