C’est une souffrance étrange. (…)
Mourir de nostalgie pour quelque chose que tu ne vivras jamais.
Soie, Alessandro Baricco
Ce qu’il advient des mots couverts de paysages
C’est limpide et c’est inutile, je le sais bien
L’entête des nuits que je poursuis
Le sceau de lune toujours, partout
Que je trimbale sans faire exprès
Je rature, je rature tout ce qui devient
C’est plus fort que moi
Ce trait de khôl qui appartient
Au désert d’eau que je traverse
Aussi loin que porte le regard
Cet aussi loin dont je reviens
Quand la mer est à bout portant
Et que le ciel est anthracite
C’est comme le chagrin et l’amour
C’est un brouillard qui perdure
Des torrents figés de galets
Des barreaux devant l’horizon
Charpentes de métal rouillées
L’été dissous à contre-vent
C’est comme ça que je la préfère
La plage, et son embrume de sel
Je sais ce que je n’attends plus
J’aurais sûrement voulu un peu
Plus ou moins de
Et surtout pas
Surtout pas de rien mais
On va dire que je n’ai rien attendu
Rien entendu, n’est-ce pas ?
On va dire qu’on ne s’est rien dit
Des appels manqués sans messages
Je n’entends pas, je n’entends pas
Je ne veux pas ce qui devient
Ce qui devient va me faire mal
Novembre 2011
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