Je laisse ma mémoire aux mouettes
Je ne garde pas la mer
seulement l’hiver de son rivage
Je prends l’ocre et la falaise
où j’ai suspendu deux volets
Je laisse les rues sous la pluie
et leurs lueurs diffractées
Je garde le miel de la lumière
Je prends la lune sur le palier
Je laisse la colère
aux colporteurs de nuit
Je garde le lait de l’aube
et les étoiles perdues
Je prends tout ce qui fulgure
En long, plusieurs libellules
En large, deux tortues dodelinent
En travers, quatre poules malgaches
picorent le grain du bois
Je laisse, je garde, je fais avec
Je prends la mesure des murs
Ma vie se démesure toute seule
Je peux encore y mettre de la joie
2 septembre 2017
Très beau texte même s’il n’est pas toujours aisé de faire ces choix. On est parfois obligé d’emporter avec soi la pluie ou d’autres bagages qui ne nous plaisent pas…
Ben oui.
Oui Bruno, comment fait-elle ?
Un tri qui coule de source…
Mais comment tu fais? Y a t-il un livre de recette de poésie pour nous servir des images aussi succulentes? Des mots aussi gouleyants? quel festin !
Magnifique !! Reste confiante et sereine chaque jour et savoure tous les grains de bonheur qui sont à ta portée…Avec ton cher et tendre !! Bonne soirée les Banonnais…