à Pascale et Paul Vincensini
Vieilles lettres relues
comme un journal de l’intime.
Cachets de la poste faisant foi
du temps passé.
Reprendre les nouvelles anciennes des amis.
Certains sont des noms sans visage,
d’autres des visages sans nom.
Les essentiels sont toujours là,
j’en ai peu perdu en route, finalement.
Je me dis Nous existions donc comme ça ?
Avec nos belles histoires broyées d’avance.
Ecorchurées aux tessons
des lunes brisées de Neruda.
J’ai même trouvé trace des chèvres
que j’ai trait d’une lettre à l’autre.
Et même la flaque où Paul
laissa complaisamment une paire de bretelles.
Toutes ces amitiés feuilletées,
cachets de la poste faisant foi
du tant aimé.
28 mars 2017
J’AIME ton courrier du cœur…….
On sent l’émotion de sa pensée suivre une piste dans ton texte et façonner ainsi une clé et une énigme pour aider la vie à cheminer en soi, malgré tout.
Lignes de vies, traces de pas-sages … Entre les mots d’un présent passé, l’émouvante survivance des souvenirs.
Oups ! Je relis et m’imprègne de tes mots si bien dits, pour, sans oublier ces visages et ces noms, ces écorchures et ces histoires broyées, pour, oui, admettre le temps qui passe…
Hiver
Il prend une boule de neige
La serre très fort contre son cœur
Et fond tout entier avec elle
Ne laissant ici-bas
Qu’une paire de bretelles
Dans une flaque d’eau
Paul Vincensini
Bon sang de bois, que c’est beau! Mais que c’est beau!
On aime beaucoup, c’est vrai. Ce que vous écrivez et vous au travers de ce que vous écrivez. Toujours si sensible…
C’est des mots qui trouvent leur chemin droit jusqu’à l’intime, justement. je n’ai jamais su comment tu faisais ça. ce doit être pour ça que j’aime autant.