Connectés

Archives

Quinzième volet

Voyage…

Une porte

Imaginer
trois marches empilées dans le paysage
D’un côté, du blé
coiffé en brosse par le vent
De l’autre, des lavandes moussues
ou peut-être la mer
– c’est comme on veut –
Imaginer une porte en bois
hissée bleue sur les marches
Aucun mur n’est bâti autour
ni alentour
 
C’est une chose heureuse
 
Habiter le seuil d’une porte ouverte
adossée à la lumière
 
Petite fille aux allumettes
Craque la flambée des horizons
 
13 mai 2014
Nouveaux délits n° 50
In Allant vers et autres escales éditions de l’Aigrette (2016)

Chemin de brise

Une nouvelle voie
aux traverses chavirées
sur le bas-côté de la vie
 
Un chemin de brise
déhanche les ombres passantes
 
La mer semble vouloir
tout effacer
tout étouffer
à en faire bruisser les galets
Vois comme les vagues flanchent
 
A la charnière de l’aube
qui hante la nuit de qui ?
 
Quelque chose de toi
partout dans la lumière
de l’obstinément printemps
5 mai 2014

Ce tout poème

Trop noir
trop blanc
ce tout poème
son écriture barbelée
Les mots lacèrent
calcinent
 
Beaucoup de phrases rabotées
– un carnet entier
avant de jucher
haut
l’éternité recluse dans la beauté du soir
et du matin recommencée

Faire ce que je dois :
aquareller
et juste retenir
comme floue, inachevée
une sérénité ivre
 
Laisser filer les rives
la rivière
les passeurs de comètes

 
10 avril 2014
Extrait de L’or saisons Editions Tipaza
Publié à La Barbacane n°99

Ce livre, la vie

Relire en diagonale les passages aux averses
Le froid collé au corps comme une seconde peau
Page-marquer le soleil
Corner ce livre, la vie
Consciencieuses pliures
Ainsi tout relier
Les impressions boiteuses, émotions décousues
Surligner le silence
– le mot le plus bavard de mon clavier –
Comme si ça pouvait s’oublier – sait-on jamais –
Le ciel aux fenêtres
Qu’importe si le vent ressasse la lumière
C’était vivement vivre
Vivement vivre loin
 
25 mars 2014
in L’or saisons Editions Tipaza (2018)
 

Une manière d’exil

Il fait nuit, ton matin
Nuit, ce jour blanc filé au mauvais coton des nuages
J’avance
J’acharne à coucher l’herbe des chemins perdus
A peine une trace foulée que l’aube relèvera
Il fait jour, mon matin
Comme un jour de claire-voie
Moucharabieh de l’âme
Que l’à venir éclaire
Confettis de lumière
Une manière d’exil
 
9 mars 2014

 

Livres Batailles Les migrants

Les migrants
Livre Batailles avec dessin original de Jean-Louis Charpentier
Exemplaire unique
Publication mai 2016

 

Il leur fallait franchir
la houle du désert
fuir la morsure des pierres
sous la marche

passer le seuil océan
l’horizon n’est pas ce que l’on croit
une eau dormante
lisse et claire

le ciel est barbelé
le silence est tonnerre
c’est une bataille livrée
entre les heures et les heures

ils ont touché terre d’accueil
le rivage n’est pas ce que l’on croit
lisse et clair comme l’azur
le rivage est dressé comme une guerre

enfants ballotés là
dans le linceul des vagues
ceux qui restent iront leur vie
ils iront une vie cabossée

crénelée de blessures
ils porteront leur nuit
roulée comme une ronce
autour de leurs chevilles

Mars 2016

 

Les douze

Les douze livre

Douze sculptures de Jean-Louis Charpentier. 
Douze auteurs.
Pour chaque sculpture, un poème.
Je suis heureuse d’avoir contribué à ce magnifique livre d’artiste publié aux Editions de l’Ormaie à Vence.
Avec Gilbert Casula, Philippe Chartron, Alain Freixe, Claude Haza, Martin Miguel, Jacques Simonelli, Daniel Schmitt, Yves Ughes, Françoise Serreau, Françoise Oriot et Raphael Monticelli.

Merci à Jean-Louis Charpentier et à Régine et Jacques Simonelli.