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Quinzième volet

Voyage…

Les grillons

Le silence n’est plus du silence.
J’ai des grillons dans la tête.
Ce n’est pas forcément désagréable.
C’est comme si l’été s’était installé dans mes murs
sauf que ce n’est pas seulement dans mes murs
et que ce n’est pas l’été.
Ça ne serait pas désagréable
mais si la sensation d’ortie était une sensation auditive
ça serait celle-là.
Des grillons dans la tête
qui recouvrent les mots que je cherche
et que je n’entends plus
et que je n’écris pas.

13 mai 2018

 

Laisse

Cesser de suivre le fil de l’étrave
la nuit charriée dans l’écume
soleil râpé menu en brisures d’étoiles
et du vent seulement
Du vent traversé de pluie

Je ne rembobine qu’une laisse de mer
 

7 avril 2018

 

Demain il fera jour

À nos brûlures anciennes
À nos comptes à rebours
À nos hivers
Je fais un appel au soleil
À nos routes parallèles
À nos solitudes disjointes
À nos déserts
Je fais un appel au soleil
À nos distances irréversibles
À nos erreurs partagées
À Nous qui ne sera jamais
Je fais un appel au soleil

2010

Louiz

Louiz est un chien
C’est un chien du berger Benoît
Je connais et j’entends sa voix
où que je sois
Où que je sois, Louiz aboie
comme autrefois sous les fenêtres
et me ramène à ce printemps malade
Même si je change de fenêtres, demain
Louiz, demain, aboiera
et je dirai comme autrefois
Mais que fait Louiz là, sans Benoît ?
Louiz attroupe peut-être les mots
et les pousse sur la page
ces mots que j’avais encore à taire

 

16 mars 2018

 

Pinson du soir, espoir

Un autre visiteur du soir. Il était 21 heures. Il a d’abord poliment tapé du bec au carreau. Nous avons ouvert la fenêtre sur le rebord de laquelle nous avions déposé une coupelle avec des graines de tournesol. Il nous regardait, les pieds dans le plat.
Il est entré, à fait le tour des pièces. Nous l’avons attrapé et nous l’avons rendu à la nuit.

6 mars 2018