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Quinzième volet

Voyage…

Quand même, Asaf

J’aurais aimé filmer alors j’écris.
Une scène parfois bleue, rouge ou violette.
Je n’ai pas apporté mon caméscope au concert d’Asaf Avidan. Je ne voulais pas vivre le spectacle à travers un écran. J’aurais été trop loin de toutes façons, sans pied pour zoomer et le son aurait été pourri. J’ai bien fait de ne pas l’avoir pris, il m’aurait été confisqué par les agents de sécurité qui fouillaient tous les sacs à l’entrée.
Mais il y a deux choses que j’aurais aimé filmer et partager.
Ça n’aurait rien rendu, je suis d’accord.
Mais quand même, j’aurais aimé.
Le pinceau du projecteur qui tournait dans l’hémicycle des arènes. Qui balayait les spectateurs, ça faisait comme une vague. Dans l’océan-foule.
Ou comme le vent dans un pré, vous comprenez ?
Tous ces visages éclairés pssshhh…
On n’entendait pas pssshhh évidemment mais on aurait pu imaginer l’entendre, ce souffle de lumière.
Et puis…
Et puis le moment où il a posé sa guitare électrique pour prendre une guitare sèche.
Ce n’est pas que je n’ai pas aimé le côté rock pêchu des morceaux précédents.
Ce n’est pas ça, c’est…
Il a pris sa guitare sèche. Il y a eu presque un silence.
Je crois que tout le plein air debout a retenu sa respiration. Si c’était dans une salle j’aurais écrit toute la salle mais en plein air comment on dit ?
Bref, un silence suspendu qui n’a pas duré.
Aux premiers accords de One Day, s’il restait encore des gens assis, ceux-là se sont levés. Et là…

Le public a explosé et entonné le refrain avec lui, bien sûr.
Mais ce n’est pas ça…

C’est toutes ces mains tendues, brandissant des téléphones portables. Asaf multiplié par un millier d’écrans. Petites fenêtres lumineuses comme autant de scènes bleues, rouges ou violettes dupliquées dans la nuit.
Ça n’aurait rien rendu, je suis d’accord.
Quand même, j’aurais aimé.

Juillet 2013

Texte écrit après un concert de Asaf Avidan au Théâtre de verdure à Nice.

Yassas !

Bidouille vous emmène en Crète.

Pour la bande son de cette vidéo j’ai utilisé la musique proposée par La Musique Libre HolFix -Last Stand : youtu.be/NOrL_ZEBfBM HolFix : soundcloud.com/holfix et puis la mer et les oiseaux de Crète et aussi quelques touffes de sonnailles des moutons de Káto Zákros et des chèvres du plateau de Lassithi. Merci à Jean-Michel, Manolis, Chistine et Vassili pour votre accueil chaleureux, efkharîsto !  

26 mai 2019

 

Le rêve de Tzermiado

Il y a une petite église orthodoxe près de la chambre d’hôtes où nous dormons.
Dans le silence de la nuit, un crapaud long et désolé ulule sous la lune.
Enfin, c’est son cri qui est long et désolé, je n’avais jamais entendu ça.
Soudain, un attroupement d’hommes et de femmes devant la porte-fenêtre. Ils et elles sont tous revêtus d’une chasuble verte par dessus leurs jupes et leurs pantalons. Un vert si laid que je me demande si c’est bien légal.
Ils sont extrêmement bruyants et sans gêne, nous regardent à travers la vitre.
Ils s’apprêtent certainement à aller à la messe comme dimanche matin, sauf que ce n’est plus dimanche et pas encore le matin.
Soudain, tu as éternué très fort. Tu as poussé un grand Atchiii qui m’a fait sursauter. Avec ton accent approximatif, ça ressemblait à Amchiii qui voulait dire Va t-en au Tchad. C’est sûrement ce qu’ils ont compris parce qu’ils sont tous partis en courant et le silence est revenu.
Seul le crapaud long et désolé a continué à ululer sous la lune.
Enfin c’était peut-être une grenouille, on ne sait pas, on n’a pas vu ses cuisses.

 

20 mai 2019

 

Kaló Chorió

L’île de mai est en fleurs
Les bougainvillées sont flamboyants
et les genêts trapus
Bras de vignes jetés entre deux rives
Je ne sais pas le nom des autres fleurs sauvages
elles ne s’appellent pas

Le vent parle crétois
et d’autres langues encore
sirocco, mistral, foehn, meltem ?
Le vent, avant tout, parle la mer

Les oiseaux surtout
partout, les oiseaux
parlent oiseau
mais beaucoup plus

18 mai 2019

Plaisians Trio

Saxo pétarade
des bulles crépitent entre chien et loup

Caisse claire
malaxe le mortier de la nuit

Saxo de ressac
haletant

Caisse claire pulsations
galop de sable à pas de feutre

Saxo de braise
déchire une abeille de cuivre

et le cœur sous tension
tout du long     en large
j’arpente leurs silences

Silence

 

5 mai 2019

En écoutant un concert de musique improvisée de Jean-Luc Guionnet (saxophone)et Seijiro Murayama (percussions) chez Ackenbush à Plaisians