Depuis toujours
de poussières latérite
ou de sable ou de givre
le même effritement granuleux sous les pas
Le même froid d’étoiles
leurs cicatrices filantes et immuables
nuit après nuit
autant d’empreintes additionnées
Sous un manteau de ciel
le temps reflue
La voix peut revenir alors
flamme de lampe de toutes les tempêtes
elle résorbe l’hiver, l’angle cassé des pierres
et la douceur des ombres
aussi
Chaque bout d’éternité est une errance révolue
La voix peut revenir
elle est signe que tout s’achève
signe que tout renaît
Elle est le passage à découvert
et l’immunité de l’aube
A peine
à peine frémissent sous la brise
vouées au friable et à la transparence
trophées abandonnés
nos mues peaux de chagrin
8 novembre 2012
Extrait de L’or saisons aux Editions Tipaza
J’ai tout pris de cette voix là.
Parce que sa voix m’a toujours éclairée d’une belle lumière.
http://www.lesinrocks.com/2016/10/20/musique/10-chefs-doeuvre-10-tresors-caches-de-leonard-cohen-playlists-11872339/
Quand on lit le regard coule sur les mots et une histoire prend une consistance qui nous fait oublier la lecture. Ici , non, à chaque vers tu nous retiens par la manche, par le col, on butte et on est bien obligé de regarder où l’on marche. Alors on s’aperçoit qu’à chaque mot s’ouvre des paysages que chaque mot est tableau, que de la poésie naissent les mots.