À l’hôpital Pasteur d’Hô-Chi-Minh-Ville j’ai tendu mon ordonnance en français,
j’ai essayé de l’expliquer en anglais, on m’a donné un papier rose tout en vietnamien.
Les salles d’attente sont les mêmes partout, on y attend.
Sauf que là, il n’y avait pas de magazine à feuilleter alors j’épluchais le papier rose sans rien comprendre.
Je n’ai vraiment pas attendu longtemps en vietnamien, on est venu me chercher.
Une infirmière m’a fait la prise de sang.
Puis elle a eu l’air de s’intéresser à ma boucle d’oreille.
Elle voulait que je l’enlève, j’ai cru que c’était pour l’admirer.
Elles sont jolies et originales, mes boucles. Elles sont faites en métal rouillé froissé trouvé dans la rue par terre.
Elle a commencé à désinfecter l’attache avec un coton d’alcool, je me suis dit ouh-là quelle hygiéniste, elle est propre ma boucle !…
Je la trouvais bien gentille mais bon, il y avait des gens qui attendaient derrière moi.
J’étais d’autant plus gênée que l’on m’avait fait passer devant tout le monde.
Lorsqu’elle a saisi une aiguille, j’ai enfin réalisé qu’elle voulait me piquer l’oreille.
J’ai dit : no need !
Elle a répondu : Tia tia (approximativement quelque chose comme ça), me montrant avec son doigt le papier en vietnamien, me faisant comprendre que c’était écrit là noir sur rose, une piqûre à l’oreille.
J’ai ressorti mon ordonnance en français, elle a appelé une dame qui en a appelé une autre qui a appelé un monsieur qui m’a conduite dans le bureau d’un autre monsieur qui parlait anglais.
On m’a laissé repartir avec mon oreille.
Je reviendrai quelques heures plus tard chercher les résultats de la prise de sang.
Ouf, mon INR* était ok, écrit en chiffres internationalement arabes.

* INR : International Normalized Ratio

 

29 décembre 2016