Demain, pas classe toute la matinée. C’est ce que j’avais écrit sur mon cahier de textes comme sous la dictée de la maîtresse. J’avais sept ou huit ans.
Ma mère l’avait cru et m’avais ramenée à l’école le lendemain après-midi. J’étais contrariée, j’aurais dû écrire toute la journée et non pas matinée. J’étais une bonne élève mais détestais l’école.
Qu’est-ce qui est arrivé à Colette ce matin ? a demandé la maîtresse à ma mère.
Je me suis échappée dans la cour pour ne pas écouter la suite.
Mais le soir même, après l’école, lorsque ma mère est rentrée de son travail, elle m’a arraché des mains le Peter Pan que j’étais en train de lire, elle m’a confisqué tous mes contes de Grimm et d’Andersen, tous mes Comtesse de Ségur (qui me déprimaient, il faut bien le dire), ma Rubrique à Brac de Gotlib rapportée de la bibliothèque, tous mes Club des cinq et Clan des sept, bref, j’ai été privée de lecture pendant quinze jours.

17 juillet 2018