Il reste un peu de matin
Accroché bleu sur les épaules
De ta planète
Sa brume qui flotte
Ses îles soulevées
Qui n’auront plus d’îles
Que le nom éthéré
Dissipées dans l’exact contour des choses
Ce qu’il reste du matin ploie d’ombres absorbées
Résorbées, malléables
Il n’y a bientôt plus qu’un éclairage vertical
Une réalité crue à la lumière saignante
Comme une déflagration
Qui peut durer des âges
Et des âges  
De bel or tendre en fleur vermeil
Puis l’ombre reviendra
Je l’espère
Deviendra l’adouci
Qui manque aux certitudes
Tu diras je ne sais pas
Tu diras je ne sais plus
Et tu seras plus grand d’humanité alors
De savoir douter

28 avril 2012

Publié dans la revue Verso n° 160